Comment l’École de musique de l’Orchestre symphonique de Vancouver a su s’adapter pour répondre aux besoins de ses étudiants durant la pandémie

Au début de la pandémie de la COVID-19, en mars dernier, l’École de musique de l’Orchestre symphonique de Vancouver (OSV) a été propulsée dans la sphère de l’apprentissage en ligne, ce qui a fondamentalement transformé la prestation de services à ses étudiants, et continuera d’avoir un effet transformateur à l’avenir. Avant la pandémie, la numérisation faisait déjà partie de ses objectifs stratégiques, mais l’organisation n’était pas préparée pour la vitesse à laquelle se ferait cette adaptation.  

Angela Elster, présidente et directrice générale de l’Orchestre symphonique de Vancouver et de son École de musique, a souligné l’objectif global des deux organisations tout au long de cette épreuve : « N’arrêtons pas la musique. La musique nous rapproche durant cette période d’isolement. » L’École de musique de l’OSV est la seule école de musique canadienne à avoir été fondée par un orchestre, en tant qu’école communautaire dont le mandat est de créer un espace communautaire et d’apprentissage permettant le développement artistique continu, faisant écho à l’énoncé de mission de l’OSV, qui est « de créer, orchestrer et rassembler des expériences musicales irrésistibles. » En réaction à la pandémie, l’OSV a mis sur pied une plateforme en ligne, concerthall.ca, proposant une scène virtuelle sur laquelle se succèdent des performances musicales, ainsi qu’une « salle de musique » virtuelle, conçue pour offrir des outils gratuits et accessibles aux élèves et aux enseignants des écoles publiques. 

Selon Gillian Hunter Gibbs, directrice de l’École de musique de l’OSV, la plus importante leçon à retenir est l’importance de la souplesse. Malheureusement, la fermeture a eu lieu durant le congé de mars, accordant à l’école très peu de temps de préparation. Vu la rapidité des changements, une transition aussi harmonieuse que possible vers un modèle d’apprentissage en ligne ne pouvait s’accomplir sans que le personnel et le corps enseignant accepte d’acquérir de nouvelles compétences dans un délai relativement bref. La situation exigeait de changer la durée des classes, et les enseignants ont dû faire preuve de créativité en modifiant leurs programmes en conséquence. Pour illustrer l’importance de la souplesse dans l’adoption de nouveaux rôles de la part du personnel, Gibbs expliquait que « nous somme l’équipe de soutien technique, nous sommes les programmateurs, nous sommes toutes ces choses que la situation exige de nous - et que la situation nous a permis de devenir. »

L’École de musique de l’OSV a dû faire preuve d’immense créativité au moment d’adopter un modèle d’enseignement hybride capable de répondre aux besoins des cours de groupe et des cours particuliers, puisque les activités en salle de classe étaient limitées. Les programmes d’été de l’école furent l’occasion d’expérimenter différentes approches de l’enseignement, afin d’établir les modèles qui seraient le mieux adaptés à l’année scolaire suivante. Pour compenser le manque d’espaces extérieurs, l’établissement a notamment contacté la Commission des parcs de Vancouver afin de proposer des classes dans les parcs de la ville. Le succès de cette initiative fut tel qu’elle a ensuite été adoptée par l’école pour son programme de la petite enfance. L’école a également adopté un système complexe de répartition des salles en conformité avec les mesures liées à la COVID-19, afin de maintenir certaines classes à l’intérieur.

En matière de visibilité et de marketing, il était essentiel que l’école puisse communiquer de manière plus soutenue auprès de divers groupes sur les médias sociaux, afin de partager l’information portant sur les différentes ressources et de mettre en valeur ses réussites en matière d’enseignement en ligne. Louise Ironside, la directrice du marketing et des communications de l’École de musique de l’OSV, a expliqué que l’organisation s’est efforcée de demeurer accessible à ses étudiants et ses membres grâce à des communications accrues, tout en partageant ouvertement ses difficultés et ses réussites liées aux efforts visant à combler les lacunes en matière d’apprentissage résultant de la pandémie. Elle a ajouté qu’en prenant soin de la communauté et en se mettant à son service, on peut générer plus de soutien que si on dépense beaucoup d’agent envers le marketing en ligne. 

Gibbs a également souligné les manières dont la pandémie a profondément transformé leur approche de l’enseignement et les façons dont l’école peut offrir des expériences significatives à ses étudiants. Certains des nouveaux modèles d’enseignement hybrides pourraient s’imposer à long terme. Par exemple, durant l’été, l’école a modifié sa salle de récital afin de permettre de la diffusion en continu. Les récitals peuvent ainsi être enregistrés et rendus disponibles en ligne, pour que les familles des musiciens puissent les regarder, peu importe où ils se trouvent. Après la pandémie, cette innovation continuera d’être employée. Ils ont également mis sur pied un programme de fêtes d’anniversaire musicales, en plus de publier une foule de précieuses ressources en ligne pour leurs étudiants et leurs membres, entraînant une augmentation du taux de fréquentation de leur site Web.  

Cet article est basé sur des informations partagées à l’occasion d’un débat d’experts présenté le 27 avril par le Réseau canadien pour les arts et l’apprentissage, auquel participaient l’École de musique de l’Orchestre symphonique de Vancouver et le Labrador Creative Arts Festival. Le principal objectif de cette rencontre était d’explorer et de discuter des défis relevés par ces deux organisations très différentes dans leurs efforts visant à maintenir la participation et les contacts avec leurs clientèles respectives, et à offrir des expériences significatives malgré les contraintes liées à la pandémie.

Par Lynn Medi